Mon premier marché | Mission APES

Mon premier marché

William est un de nos étudiants EEC 2021. Il nous décrit sa première expérience sur un marché
public !

 

Quand je me suis réveillé le matin du 19 juin, j’étais quelque peu nerveux à l’idée de participer à
mon premier marché public en tant qu’employé chargé d’aider à l’accueil et à l’installation des
participants, et à l’organisation et la tenue du kiosque de l’APES.

Même si j’avais déjà visité le marché public de Boucherville auparavant en compagnie de mes
parents, je n’avais jamais pensé que j’aurais la chance de me retrouver du côté des
organisateurs cet été !

Contrairement à ce que je croyais, le marché n’est pas seulement axé sur la vente et la
promotion, c’est aussi un lieu de rassemblement, d’entraide et de partage de connaissances
entre producteurs, artisans et clients.

C’est un départ !
À 8 heures, lorsque Julien, le tout nouveau responsable du marché de Boucherville, m’a
ramassé à la boutique de l’APES pour m’emmener à Boucherville avec tout notre stock, je

réalisais que notre journée venait de commencer. Pour ne rien vous cacher, quand il m’a appris
que pour lui aussi, c’était son premier marché, je n’étais pas trop rassuré… Heureusement, on
aurait aussi Laura avec nous : Laura est une « ancienne » !

Premier contact avec nos exposants et installation
Même si le marché n’ouvrait qu’à 10 heures le matin, nous avions fixé rendez-vous à 8 h 30 aux
producteurs et aux artisans, afin de les accueillir en cette première journée de marché de cette
nouvelle saison. Une fois que nous leur avions indiqué leur emplacement (suivant un plan établi
au préalable, généralement en fonction des besoins et des accès électriques), ils pouvaient
commencer à installer leur tente lestée de lourdes briques, ainsi que leurs tables, et finalement
leurs produits… Certains débarquaient d’immenses congélateurs de leur pick-up. Il y avait là
une difficulté supplémentaire : s’assurer de ne pas brancher trop d’appareils au même endroit,
au risque de faire sauter tout le circuit (non non non !)

Ensuite, il fallait se pencher sur l’assemblage et l’installation du fameux lavabo avec chauffe-
eau, outil incontournable pour tout marché public qui respecte les règles du MAPAQ. Et,
croyez-moi, ça n’a pas été une tâche facile pour Julien et Laura.

De mon côté, pendant ce temps, j’aidais une de nos exposantes, Carole, à monter sa tente, à
sortir ses boîtes remplies de produits de sa voiture, et à faire son inventaire de départ pour
s’assurer qu’elle avait bien tous les produits indiqués sur sa feuille par le producteur pour qui
elle travaillait.

Toujours s’assurer que tout est sécuritaire
Une fois que tout le monde était installé, Julien devait faire le tour du marché pour vérifier si
toutes les tentes étaient bien attachées adéquatement ensemble, et si elles étaient
suffisamment lestées.

En raison des consignes sanitaires toujours en vigueur, il fallait aussi s’assurer que tout le
monde portait un masque (oui, le masque est encore obligatoire pour les exposants, même s’il
ne l’est plus pour les clients) et avait du désinfectant sur sa table. D’ailleurs, on en avait une
grosse bouteille à la table d’accueil.

Ça commence !
À 9 h 30, les premiers clients arrivaient déjà au le marché. Il faisait beau, et tout le monde
semblait de très bonne humeur, autant les producteurs et les artisans que les clients. Julien et
moi devions nous dépêcher d’installer notre propre kiosque pour être prêts pour 10 heures,
l’heure d’ouverture officielle du marché. La veille, nous avions préparé nos inventaires et notre
caisse à la boutique. Nous avions tout un éventail de produits de L’arrivage avec nous et je
comptais bien battre des records de ventes ! J’étais prêt !

Coup de vent
L’excitation du début avait laissé place à une ambiance bon enfant. Tout semblait aller à
merveille pour tout le monde, jusqu’à ce que le vent nous frappe tous par surprise ! Et quelle
surprise ! Tout à coup, régulièrement, des rafales puissantes débarquaient, renversant sur leur
passage des produits, des sacs, des emballages et même des tentes !!! Horreur !!! Les briques
de lestage ne suffisaient pas à garder les tentes au sol. Dans un souci de sécurité, Julien a
donc autorisé les producteurs à démonter leur tente, en s’assurant de le faire comme il faut le
faire dans ce cas-là : une tente à la fois en commençant par une extrémité de rangée, et en se
mettant à 4 personnes, 1 personne à chaque patte de tente.

Le vent est un des pires ennemis d’un marché public. Les marchés ont lieu beau temps,
mauvais temps, mais si on voit que leur tenue présente un risque pour les participants ou pour
les visiteurs, il faut prendre des mesures appropriées, qui peuvent aller jusqu’à la fermeture du
marché (on n’était pas rendu là dans notre cas). C’est toujours la sécurité avant tout !

Fin de journée et bilan
Vers 16 heures, la journée touchait à sa fin : aidés de Laura la trésorière, nous avons fait
l’inventaire final, calculé nos ventes, fait la caisse, rempli nos documents, ramassé nos produits,
puis les tentes, les tables, les briques… vidé le fameux chauffe-eau et démonté le lavabo ! À 17
heures, tout était vide et tranquille, et on n’aurait pas pu s’imaginer que quelques heures plus
tôt, cette place grouillait de clients curieux et heureux de retrouver leurs producteurs.

Mon premier marché a été une expérience positive, car j’aime être occupé et disons que je n’ai
pas manqué de choses à faire, et j’ai aussi vécu quelques grosses émotions (avec le vent et les
tentes qui s’envolaient). Mais surtout, j’ai beaucoup aimé l’ambiance positive, la bonne humeur
et l’entraide mutuelle entre les exposants. J’ai rencontré plein de gens dévoués et passionnés
par leur métier, ce qui est très inspirant pour un jeune de mon âge. Cela m’a démontré à quel
point chacun des efforts que l’on met dans l’exécution d’un projet ou d’une idée est doublé lorsque la passion nous motive. Sans passion, il n’y aurait pas de marchés publics avec des
petits producteurs locaux et des artisans. En les côtoyant, en discutant avec eux, j’ai compris
que ce n’est pas l’argent qui motive les petits producteurs locaux, mais l’amour de leur métier et
la fierté de nous offrir des produits de qualité. Derrière chaque table, il y a des gens qui
travaillent plus que ce pour quoi ils sont payés, parce qu’ils sont motivés et fiers de ce qu’ils
font, et parce qu’ils sont conscients du rôle important qu’ils jouent pour la société et pour les
gens qui veulent bien le voir. En participant au marché de l’intérieur, j’ai pu voir ce que le grand
public ne voit pas toujours, et appréhender l’ampleur des efforts fournis par les producteurs et
les productrices chaque jour pour nous donner le meilleur. Et pour cette raison, le respect que
j’ai pour les gens derrière les kiosques aux marchés publics a encore augmenté.

 

Ce projet est financé par l’entremise du programme Proximité, en vertu du Partenariat canadien pour l’agriculture, entente conclue entre les gouvernements du Canada et du Québec.