Les chroniques de Julien 4 – 25 juin | Mission APES

Les chroniques de Julien 4 – 25 juin

Bonjour à toutes et à tous !

Cette semaine, ma chronique sera un peu différente des chroniques précédentes, car mardi j’ai
reproduit des choses déjà apprises au Collectif21. J’ai donc préféré vous parler cette fois d’une visite
que nous avons fait mercredi à la ferme florale Picaflore à Saint-Marc-sur-Richelieu.
Picaflore offre des fleurs de saison aux particuliers ainsi qu’aux fleuristes. Toutes les fleurs sont
cultivées dans les jardins de la ferme, sans pesticides.

*Notez que Picaflore n’est pas une ferme florale ouverte au public. Nous y sommes allés avec l’APES
dans le cadre d’une entrevue.

Nous remercions Valérie (et Tobby !) pour leur accueil !

Ce que j’ai appris !

Lieu de production – lieu de vente – empreinte écologique

La plupart des fleurs coupées qu’on trouve chez les fleuristes et dans les grandes surfaces proviennent de pays lointains et font donc un long trajet avant de parvenir au Québec, au prix d’une empreinte écologique non négligeable. À l’inverse, les fleurs de Picaflore sont nées et ont grandi au Québec : c’est Valérie qui travaille la terre, c’est elle qui sème les fleurs ou plante les bulbes, c’est elle qui prend soin des fleurs, c’est elle qui les coupe et les met en bouquet dans son atelier, c’est elle qui les vend sur les marchés.  Il n’y a donc aucun voyagement superflu et les bouquets sont fraîchement coupés lorsqu’ils sont vendus !

L’atelier de Valérie

Pesticides

Saviez-vous que les fleurs qu’on achète au magasin ont parfois reçu l’équivalent de leur poids en pesticides pour grandir, pour arriver à maturité au moment où elles nous arrivent, pour se conserver ? Moi je ne le savais pas… C’est énorme !

 Valérie, elle, n’emploie aucun pesticide sur ses plantations, même s’il y a présence d’insectes ravageurs elle fait confiance à l’écosystème riche présent aux alentours de sa ferme florale pour se charger des insectes nuisibles. J’ai d’ailleurs vu de mes propres yeux une araignée en plein travail lors de ma visite ! 

Par contre, nul besoin de vous inquiéter, vous ne retrouverez pas d’araignées dans vos bouquets 😊  

En plus, contrairement aux grandes entreprises florales, Valérie ne fait pas de monoculture (c’est-à-dire qu’une seule variété est cultivée) mais elle fait de la culture mixte et répartit ses différentes espèces de fleurs de façon équilibrée. La culture mixte est utile pour stopper les maladies qui peuvent se transmettre entre les plantes de la même espèce et, d’une certaine façon, peut également servir d’alternative aux pesticides.

Par exemple, Valérie m’a raconté qu’une variété de fleurs, les giroflées, avait beaucoup de difficultés à survivre aux insectes ravageurs les années précédentes et que les seules à avoir survécu étaient celles situées à proximité des mufliers (aussi connus sous le nom de snapdragon ou de gueules-de-lion). L’année suivante, Valérie a donc planté les giroflées parmi les mufliers, et j’ai pu constater par moi-même qu’aucune d’entre elles n’était endommagée. En voilà un bel exemple de permaculture !

Une superbe barrière d’arbres brise vent entoure les champs de fleurs de Valérie. En plus d’offrir un microclimat idéal pour les fleurs, cette barrière d’arbres bloque aussi les pesticides des agriculteurs voisins qui cultivent soja et maïs.

Même sans produits chimiques pour leur conservation, si on s’en occupe bien et qu’on change l’eau régulièrement, les bouquets de Valérie peuvent se conserver jusqu’à 2 semaines. 

 

Quelques techniques qui ont retenu mon attention 

Lors de ma visite, j’ai pu découvrir certaines techniques de culture qui ne m’étaient pas familières. 

La première technique consiste à installer un filet à trous carrés (les trous mesurant environ 10 centimètres carrés) par-dessus les pousses. Cette méthode fait en sorte que les fleurs poussent bien droit et ne s’entremêlent pas lorsqu’elles ont atteint leur plein potentiel. 

Ici, on en voit sur les les glaïeuls et les lisianthus.

Une autre technique que j’ai apprise est ce que Valérie appelle « pincer » les branches. En résumé, lorsque le premier bourgeon de la plus haute tige fleurit, il faut couper cette future fleur afin de permettre à la plante d’investir son énergie dans les parties inférieures, dans les autres bourgeons, afin de produire plus de fleurs.

Au milieu de ses champs de fleurs, je me suis aussi demandé pourquoi Valérie avait toute une planche de basilic. En fait, Valérie utilise des feuillages pour agrémenter ses bouquets, et elle choisit des feuillages odorants (et comestibles !) pour un petit plus +++  Ainsi, elle a également plusieurs variétés de menthes différentes – qu’elle cultive en pots bien entendu, afin qu’elles n’envahissent pas tout. 

Finalement, j’ai également appris que certaines fleurs sont vraiment difficiles à obtenir et que du coup, peu se lancent dans cette aventure. Par exemple, les lisianthus sont très peu courants car ils sont particulièrement difficiles à faire pousser. À l’état de semences, ils exigent beaucoup de temps et d’attention, entre autres parce qu’ils doivent être arrosées trois fois par jours mais seulement par vaporisation (« pouch-pouch »).

Bref, Picaflore est une entreprise éco-responsable et équitable mais ce qui m’a le plus impressionné, c’est toute la passion, l’amour et les efforts que Valérie met dans sa ferme florale. C’est pour ces raisons que je vous conseille fortement d’aller la rencontrer à son kiosque le samedi au marché public de Boucherville ou le dimanche à celui de Verchères !

J’aimerais remercier encore une fois Valérie Goulet pour sa générosité, son temps, ses connaissances et surtout pour m’avoir laissé visiter sa ferme florale.

 

Julien

Ce projet est financé par l’entremise du programme Proximité, en vertu du Partenariat canadien pour l’agriculture, entente conclue entre les gouvernements du Canada et du Québec.